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Interview – Aubadja

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Pourriez-vous vous présenter, votre parcours et comment en êtes vous venus à développer votre pratique artistique?
Aubadja est la collaboration de deux artistes intermédia : Marie Aubinière et Emeric Rakotondrahaja. Ils vivent et travaillent à Toulouse. Issu d’une formation dans les techniques du son, Emeric Rakotondrahaja explore divers univers sonores à la fois introspectifs et corporels, dans une logique d’expérimentation participative. Son travail reflète des questionnements relatifs à la méditation, au recentrement sur soi ainsi qu’aux aspects cognitifs entrants en jeu dans la perception sonore. Après avoir suivi une formation en arts visuels, la démarche de Marie Aubinière est située entre le traitement de l’image animée et l’expérimentation lumineuse. Sa démarche sonde la relation existant entre la nature et la technologie afin de s’interroger sur les expériences vécues dans la mutation du réel au virtuel. Leurs différentes installations et performances témoignent d’une volonté de réflexion axée sur les impacts entre le monde et l’homme, sur l’être de sa naissance à sa mort. Leurs pièces ont été montrées dans le cadre de plusieurs festivals (Electropixel, Bandits-Mages) et quelques expositions collectives (CIAM, Espace Croix Baragnon, Quai des Savoirs, etc.).
Pourriez vous décrire le projet que vous présentez à electropixel cette année?
Une structure de projection, deux vidéoprojecteurs, trois flux de données en temps réel, deux artistes. Pouvons-nous nous détacher du figuratif dans une volonté de représentation poétique ? Le caractère aléatoire de la nature est-il représentable ? À l’ère anthropocène est-il si aléatoire ? Waves est un spectacle audiovisuel d’une durée maximale de 45 minutes composé en trois tableaux distincts : l’eau, l’air et la terre. Sa partie improvisée est déterminée par trois données : la fonte des glaces, la pollution de l’air et les ondes sismiques; faisant ainsi varier l’image et le son afin de présenter sans cesse une nouvelle forme. Ces données pourront aussi faire varier la durée du live car selon un seuil déterminé par les artistes en amont : un tableau pourra prendre brutalement fin si son niveau est jugé comme “inacceptable”. La projection sur la structure sera assurée par deux vidéo-projecteurs. Le caractère indéterminé de la donnée est utilisé afin de renforcer l’aspect imprévisible du monde et questionner la place de l’homme dans la nature.
Avez vous déjà participé au festival electropixel? que pensez-vous de ce genre de festival? De votre point de vue que serait-il important de développer à l’avenir dans ce genre d’événements ?
Nous avons déjà pu participer à l’édition Electropixel #5 pour notre installation Pulse (http://electropixel.org/aubadja/). ce genre de festival est une opportunité pour les artistes numériques de présenter leur travaux et pour le public de découvrir des nouvelles techniques d’écritures musicales, de nouveaux concepts. Selon notre point de vue, la culture occupe un espace important dans l’épanouissement personnel et la découverte, il serait donc important de développer ce genre d’événements.
Pourriez vous nous parler d’événements similaires qui vous ont marqués? Comment envisagez vous les possibilités de diffusion de votre travail artistique? quels sont les rapports que vos recherches et diffusion entretiennent avec le public?
Le festival “Faite de l’image” organisé par les Vidéophages chaque année sur Toulouse est un exemple parlant. Une équipe attentionné avec de nombreuses projections et installation dans un lieu différent à chaque fois, nous y participons depuis déjà depuis trois ans. Le festival “Pavillons sonores” organisé par Le Château éphémère à Carrières sous Poissy, que nous avons fait en sortie de résidence du Château il y à 2mois. Plus orienté écriture sonore, c’est aussi un lieu de découverte autours du numérique. Le festival “Bandits-Mages” à Bourges, le “THSF” au Mix’art de Toulouse… Nous envisageons une diffusion de notre travail artistique à différents plans. Ce qui nous importe en premier lieu est la possibilité de diffuser dans des lieux normalement pas ou peu prévu pour ce type d’événement ainsi que dans les milieux ruraux afin de désenclaver les petites communes et les ouvrir aux nouvelles formes artistiques. Enfin sur ce qui est de l’étendu géographique, nous envisageons des diffusions à l’étranger aussi.
Comment êtes vous rentré dans milieu dans lequel vous vous trouver ?
Nous sortons d’un Master en création numérique. Emeric vient du milieu musical, il possédait un groupe s’étant déjà produit sur plusieurs scènes nationales. Marie vient du milieu artistique et à déjà eu l’occasion de travailler avec des musiciens pour élaborer des scénographies vidéo. Ainsi leurs pratiques les ont naturellement amené dans le milieux de l’Art numérique et intermédia.
Quelle artistes sont des sources d’inspiration pour vous ?
La nature est notre principale source d”inspiration mais nous pouvons vous citer une liste non exhaustive des artistes que nous avons pu découvrir et avec lesquels leurs travaux entraient en résonance avec nos pratiques, nos démarches : Ryoichi Kurokawa, le collectif AntiVJ, Alva Noto, Celeste Boursier-Mougenot, Olafur Eliasson mais encore certaines pièces de Ianis Xenakis, de Joseph Beuys…
Quel sont vos futur projet artistiques ?
Nous sommes en recherche de financement pour une installation que nous nommerons Mécaniques célestes. Elle se présente comme une installation sonore et visuelle vivante questionnant le temps : atmosphérique et chronologique. L’installation consiste en la projection d’un ciel sur l’intégralité du plafond d’une pièce vide, ainsi qu’une écriture sonore en quadriphonie. Le spectateur se retrouve dans une pièce vide à l’intérieur de laquelle il est libre de déambuler et constater les perturbations que l’abeille effectue sur le dispositif. Ses mouvements dans l’espace moduleront le temps qu’il fait et contrôleront le temps qui passe, dont les conséquences seront visibles dans le ciel. À la fois poétique et universel, ce projet bouscule les repères spatio-temporels des spectateurs, et dessine l’ébauche de questionnements relatifs à la conscience du temps, de notre être, au déterminisme et plus largement la place de l’homme dans le monde