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Interview – Anne-Sophie Le Creurer

Pourriez-vous vous présenter, votre parcours et comment en êtes vous venus à développer votre pratique artistique?

J´ai commencé à bricoler de la musique ado, j´insiste sur le verbe «bricoler» car outre les cours d´éducation musicale au collège, je n´ai pas pu avoir la chance d´aller au conservatoire car c´était trop cher pour mes parents. Du coup, je me suis mise à récupérer du son et enregistrer avec les moyens du bord avec Audacity par exemple. Aux Beaux-Arts de Rennes, je samplais des intros de chansons sixties et je chantais par dessus mais je ne les ai publié que plus tard via des compilations faites par des ami.e.s.( https://nothing-nothing.bandcamp.com/track/boring-at-school ) Vers 2005, je me suis enfin acheté une guitare et j´ai appris en regardant les accords sur internet. Après j´ai participé vite fait à des groupes de garage punk à Paris, ce qui m´a beaucoup formée. En 2012, vu que je trouvais pas trop de monde avec qui jouer, j´ai commencé mon projet solo : Saintes. Sinon à coté je dessine et j´aime bien faire des fanzines et un peu de BD.
Pourriez vous décrire le projet que vous présentez à electropixel cette année?
C´est la version concert de ma prochaine K7 qui s´appelle «Le Règne Végetal». C´est inspiré par les poésies de René Guy Cadou et j´imagine cela comme une musique d´un film imaginaire.

Pourriez vous décrire le projet que vous présentez à electropixel cette année?

C´est la version concert de ma prochaine k7 qui s´appelle «le règne vegetal». C´est inspiré par les poésies de René Guy Cadou et j´imagine cela comme une musique d´un film imaginaire.

Quel rapport votre travail artistique entretien avec l’idée de machines fantômes? Qu’est ce que vous inspire cette idée? ce rapport que la machine peut entretenir avec la vie, la mort et le fait d’être hanté par les technologies?

La machine fantôme c´est un peu une allégorie de la MAO maintenant sur un PC tu peux avoir des émulateurs d´instruments classiques comme la clarinette ou le violon. Personnellement, je ne suis pas vraiment hanté par les technologies, je les vois plus comme un outil d´expression. Ce qui me hante le plus c´est de voir ce que l´humanité fait de merdique avec les technologies. Comme dirai ma copine Jeanne que j’accompagne à la basse dans le groupe AREVA “Ça pollue et ça utilise de l´energie nucléaire, c´est un gros paradoxe des concerts”. Mais qui a envie d´aller écouter des concerts de flute à bec à la bougie, depuis que l´ère de la techno est arrivée.


Avez vous déjà participé au festival electropixel? que pensez-vous de ce genre de festival? De votre point de vue que serait-il important de développer à l’avenir dans ce genre d’événements ?

Oui j´y suis déjà allée en tant public. Je trouve que c´est bien, ça rassemble et ça crée de belles rencontres, ça permet des échanges et de belles découvertes.

Pourriez vous nous parler d’événements similaires qui vous ont marqués? Comment envisagez vous les possibilités de diffusion de votre travail artistique? quels sont les rapports que vos recherches et diffusion entretiennent avec le public?

Je pense à des lieux ou collectifs autogérés comme le Ground Zero à Lyon, le Pakebot en haute loire, aux soirées «tisanes et K7» en campagne de Tours, au jardin c à Nantes ou à échelle locale, les concerts organisés vers Ingrandes sur Loire ou au Bois Joubert vers Donges, à la Rouille, ou encore à la Wardine. Des collectifs de gens qui montent tout par eux mêmes, où l´entrée se fait à prix, tu peux même souvent dormir sur place. Des espaces en totale autonomie. C´est là ou je me sens bien.
Question diffusion, il y a Liz et Dwight de Crash Symbols qui habitent en Virginie de l´Ouest qui sortent mes K7, je collabore aussi avec Jeunesse Cosmique un collectif montréalais et Nothing un autre collectif rennais. Pour moi, c´est important de rester dans une dynamique autogérée et indépendante, basée sur le prix libre ou le troc. Généralement je donne ou échange avec les potes les k7 ou fanzines plus souvent que j´en vends. Avec le matos musique c´est pareil, avec certains amis on se prête des pédales, echange ou donne. C´est important que ça tourne plutôt que ça dorme dans un placard. Niveau public c’´est surtout des ami.e.s et des ami.e.s d’ami.e.s , j´aime bien partir en tournée, on fait de bonnes rencontres, en dehors des lives il y a beaucoup d´échanges humains. Et c´est le plus important.

Comment êtes vous rentré dans milieu dans lequel vous vous trouver ?

J´ai grandi en rase campagne, c´était dur, internet existait à peine et il n’y avait pas de médiathèque, pas trop de potes non plus, puis j´ai bougé à rennes ensuite en 2004 ou j´ai rencontré mon amie Marion avec qui tout a commencé. On allait à tous les concerts ou presque. On avait un fanzine aussi où on parlait des concerts et on faisait des dessins. Après dur de parler de «milieu», c´est une jolie accumulation de rencontres, de moments passés sur la route ou dans les villes où j´ai habité,avec mes potes, c´est varié, on écoute bcp de genre musicaux différents, mais je pense que ce qui nous rejoins c´est l´idée d´autogestion et de respect entre les personnes. C´est surtout politique.
Sinon, je suis depuis novembre aux Ateliers PCP à Saint Nazaire, c’est un lieu puridisciplinaire où il se passe pleins de choses, nous organisons d’ailleurs à partir du 22 septembre prochain, une exposition au Fort de Villès Martin à Saint Nazaire avec une expositions, un micro salon d’éditions, des concerts et performance et aussi une cantine vegan.

Quelle artistes sont des sources d’inspiration pour vous ?

J´aime bien le hip hop car c´est grace au Wu Tang ou De la soul que j´ai compris qu´on pouvait faire de la musique sans jouer de véritables instruments. J´adore le fait de pouvoir boucler un passage d´un morceau déjà existant et d´ en faire un truc complètement personnel avec. Sinon quand je dessine, j´aime bien écouter: sonic youth, ntm, batiment, mary bell, pms, tole froide, lush rush, delta 5, janet cheeseburger, les compilations du site www.duspectacle.com, anal cunt, fag cops, merzbow, christian marclay, les chansons qui sonnent “baroque”, beat happening, bikini kill, brigitte fontaine et areski, mamiedaragon, les trucs qui sortent chez zam zam records, plein de groupes de punks comme black flag, descendents, minor threat, après j´ai un plaisir coupable pour la musique sixties sur toutes ses formes, j´aime bien collectionner les 45t de ça. D´ailleurs je pense aller faire les disquaires pendant Elextropixel à Londres dans l´espoir de trouver des 45 de Northern Soul et de Pop. D´ailleurs c´est pour ça que j´aime bien le hip hop car il y a pleins de morceaux sixties dedans. :)

Quel sont vos futur projet artistiques ?

On verra bien, j´aimerais pouvoir continuer à monter des projets en collectif : monter un atelier de sérigraphie, avoir un mini studio pour pouvoir inviter des ami.e.s a répéter, y organiser des événements, mettre en commun du matos et des savoirs, après sinon ouais j´aimerais bien continuer à bricoler du son jusqu’a mes 80 ans, fabriquer des instruments et filer un coup de main aux potes qui ont envie de faire de la musique… On verra bien, rien n’est écrit! :)