« Matrices »
Parmi les autres, plusieurs questions se posent quand on passe le permis de conduire au sujet des animaux sauvages. « Un animal sauvage peut croiser votre route! Le risque: heurter un animal sauvage, comment agir pour éviter la collision?, que faire en cas d’accident avec un animal? » etc. Pour trouver les bonnes réponses il suffit de choisir entre les réponses imposées qui sont présenté dans l’ordre A, B, C, D…
Le projet « Matrices » se réalise depuis quelques année. Je récupère sur les routes des animaux écrasés par les voitures pour ensuit les imprimer avec le système d’impression traditionnelle en taille douce. Ces animaux écrasés (taches sur le bitume) subissent an aplatissement systématique par des centaines de voitures qui roulent dessus quotidiennement. L’animal devient un objet ou une image en deux dimensions. Une fois l’animal récupéré et mit dans le procédé d’impression devient une matrice dans le sens technique de la gravure. Le mot matrice (du latin matrix) signifie « mère ». Il est utilisé très largement dans le vocabulaire de la science, de technique, de culture, de la société etc. Dans la gravure traditionnelle la matrice est un support (bois, lino, métal, pierre…) qui donne une empreinte sur un autre support, généralement le papier.
La matrice (animal) est encrée avec de l’encre noir taille douce à la manière où l’objectif c’est d’obtenir un résultat optimal dans la définition de la forme, de texture, du volume et la matière de l’animal dans son détail.
La gravure est une technique de multiple, pour ce projet j’ai choisis de faire une seule épreuve avec la matrice récupérée, ce qui donne des tirages uniques à chaque fois. La gravure en soi est un concept, imprimer un animal en est un autre. Exposer une image (estampe) d’un animal écrasé sur la route, sur un panneau publicitaire et dans le paysage urbain, donne encore une autre symbolique, une épreuve de nôtre temps.
Mladen est né à Sarajevo en 1986. Il est diplômé de peinture au lycée d’Arts-Appliquées de Sarajevo. Étudie dans le département des Arts Graphiques de l’Académie des Beaux-Arts de Sarajevo de 2005 à 2008. Il interrompt son cursus pour un départ en France où il se retrouve auditeur libre à l’École Supérieure des Beaux-Arts d’Angers (ESBA TALM) jusqu’en 2010. Il devient le co-fondateur de la Galerie A, Denée puis de OuOùOuh, Lieu d’Actions Artistiques à Ingrandes sur Loire. Finalement, il co-dirige l’atelier de fabrique artistique OuOùOuh, conçoit les projets pédagogiques et forment dans les techniques de l’estampe, de la peinture et du dessin. En parallèle, il développe un travail plastique personnel jouant des techniques picturales et d’impressions artisanales.
Ses peintures, gravures, sérigraphies, lithographies et vidéos sont autant de mythes qu’il construit à partir de son propre histoire.
L’aspect spirituel d’une image et les techniques de création l’interpellent et la dimension narrative donnent une identité forte à ses réalisations.