You are here: Home » ELECTROPIXEL #7 » Concerts#7 » Sylvie Noel

Sylvie Noel

19126234_1587778144566605_330975755_o

Sylvie Noel est une artiste sonore, pianiste, créatrice de musiques électroacoustiques, vivant actuellement à Saint- Nazaire. Elle aime métamorphoser les sons en matières subtiles, hybrides et organiques permettant à l’ auditeur de plonger dans un espace sonore imaginaire qu’ il s’ invente ou se restitue.

 

e7c408_18feeb413d3e32f5f091fffa29330db7

 

Sylvie nous parle un peu de son parcours, de sa passion et de ses motivations…

Pouvez-vous nous parlez un peu de vous? Nous expliquer votre parcours artistique?
Après une formation musicale classique en Conservatoire, je me suis formée au Centre de Formation de Musiciens Intervenants d’Aix en Provence où j’y ai  découvert de nouvelles formes de pédagogies musicales et une discipline qui m’était encore inconnue, la musique électroacoustique. Passionnée par l’Art, le rapport au son, des espaces et du Temps….je me rapproche facilement d’artistes plasticiens, sculpteurs, danseurs, vidéastes afin de partager et développer des expériences communes. Je sonde, capte les univers sonores, me les approprient d’une certaine manière et les transforment ou les brodent en matières ou compositions musicales.

 

Comment avez vous démarré votre pratique artistique et quand avez vous commencé a vous produire en public?
Elle est apparue tardivement…après ma formation, j’en ressentais pas le besoin auparavant, et c’est arrivé très naturellement lors de ma découverte de l’univers microscopique qu’offrait l’ électronique. J’ai réalisé une première installation dans un jardin, à Varengeville, en 2004

 

Quel musique, ou artiste vous a inspiré pour créer vos oeuvres? Quelles sont vos principales influences?
Mes influences sont variables et variées…
Depuis les chants Grégoriens jusqu’aux musiques les plus hightech d’aujourd’hui!
Je suis influencée par des esthétiques différentes, populaires ou savantes. En tant que pianiste j’ai beaucoup aimé les musiques Romantiques de Chopin, Brahms et m’inspire beaucoup des musiques impressionnistes telles que celles de Debussy, Ravel et Fauré. Et puis Messiaen, Berio, Parmeggiani m’ont marqué dans mon écriture musicale. Sinon, je dirais que la Nature et la vie quotidienne m’inspire beaucoup.
Eh oui ce sont plutôt des influences classiques en effet!!

 

Pouvez vous nous parler du projet que vous présentez à Electropixel?
Le projet présenté à ElectroPixel est un mixage phonographique réalisé dans plusieurs usines. Deux captations usines de lin en Normandie, et une usine de métal à Saint-Nazaire, associées à des sonorités transformées ou crées pour l’occasion dans un esprit urbain et industriel.

 

Comment êtes vous arrivé à la création d’un tel travail?
Le démarrage vient de l’idée de deux amis d’investir artistiquement une friche industrielle autour d’une usine de Lin. Je me suis investie dans le projet et y est trouvé un intérêt musical considérable. Les réalités sonores de lieux que nous investissons ont plus d’impacts qu’ on ne le crois sur notre organisme, et nos oreilles agissent, interagissent en fonction de ce qu’il perçoit. Cela m’a ouvert beaucoup de champs de perceptions et a alimenté mes compositions musicales.

 

Quel processus, étapes de création, échecs et ouvertures expérimentations?
Les temps changent selon les projets et les humeurs bien sûr… Cela fait plusieurs années que je m’investis dans cette recherche sonore, en alternant captations, expérimentations et écritures, tout en alliant mon métier de professeur de musique au Conservatoire. Les recherches sont à entrées multiples!  J’aimerais parfois avoir plus de temps pour la création.

 

Comment composez-vous votre musique?
Je ne pense pas pouvoir réellement répondre à cette question. Les idées s’emmagasinent, se recoupent, se croisent, se rencontrent et ruminent dans ma tête longuement avant de devenir “réelles”, inscrites sur la feuille blanche. La composition se forge de captations sonores, d’écoutes, de manipulations ou encore de matières sonores. Elle se manifeste, à l’image d’un sculpteur, en manipulant les objets sonores, en les articulant au fur et à mesure…

Qu’est ce qui vous tient à coeur quand vous pratiquez votre art?
La palette de couleurs que je vais utiliser, la bonne manipulation des outils et l’agencement dans le temps pour créer, refléter une émotion, décrire une scène, susciter le désir d’écoute..

Qu’est ce que vous voulez faire ressentir aux gens qui vous écoute?
Chacun perçoit la musique différemment et je ne cherche pas à faire ressentir un seul et même vecteur… J’essaie de le rendre attentif aux propositions, si en plus l’émotion est là, alors c’est juste !

Quels conseils d’approche pouvez-vous donner aux personne qui ne connaisse pas votre style d’art?
De se laisser porter par les vibrations, de se laisser aller à un voyage sonore, c’est aussi simple que cela!

Comment appréhender votre musique et saisir la perception que vous voulez faire passer?
Ma musique ne s’approche pas de manière traditionnelle, comme une musique que l’on écoute à la radio, ceci dit cela dépend de l’esthétique que j’emploie. Ce que je veux dire par là, c’est que l’on peut difficilement l’écouter sur chaine hifi comme la plupart des musiques.
J’aurais tendance à inviter l’auditeur à la vivre de manière physique, au coeur de l’installation ou de la performance, ou par le biais d’images, de perceptions visuelles ou lumineuses…
J’aime penser que ma musique est assez sensorielle, et qu’elle se vit dans l’espace, dans la sensation de la vibration de l’air.